L’auteur aimerait remercier Camille Hartley, étudiante à nos bureaux de Montréal, pour son aide avec cet article.

Les transporteurs aériens n’ont pas toujours eu beaucoup de succès pour générer des profits via la vente de billets d’avion. En effet, en 2012, ils ont fait des bénéfices de seulement 4$ pour chaque passager transporté.

Le prix d’un billet d’avion dépend de plusieurs facteurs, tels que la destination, la période de l’année, les heures de vol, le confort des sièges, etc. La facture du carburant (kérosène) consommé durant le vol pèse toutefois très lourd dans la balance.

D’ailleurs, si vous avez pris un vol dans les derniers mois, vous avez peut-être remarqué les répercussions de la baisse du prix du kérosène sur le prix des billets d’avion, bien qu’elles soient minimes. En effet, il existe, en théorie, une relation étroite entre le prix du kérosène et le prix des billets d’avion.

On retrouve parmi les facteurs affectant le plus la consommation du carburant de l’aéronef la traînée, c’est-à-dire la résistance aérodynamique, ainsi que le poids de l’aéronef. La traînée dépend surtout de la forme aérodynamique de l’aéronef tandis que le poids dépend, entre autres, de la structure de l’aéronef, de la quantité de carburant, du nombre de passagers et du fret.

Les compagnies aériennes génèrent des revenus en transportant des passagers et marchandises. Pour maximiser leurs revenus, les transporteurs aériens ont tout intérêt à maximiser l’utilisation d’espace dans la cabine et dans la soute de chargement. En effet, la largeur d’un siège moyen est passée de 18 pouces à 16,5 pouces dans les dernières décennies.

Pour la majorité des transporteurs aériens, le prix associé au siège ne dépend pas de la taille du passager ou de son poids. Ces deux variables sont normalement prises en considération pour les frais des valises ou marchandises.

Il n’en demeure pas moins qu’un tel régime de détermination du prix, basé sur la taille et le poids du passager, semble prendre naissance au sein de l’industrie. Samoa Air, à titre d’exemple, a déjà commencé à fixer le prix de ses billets en fonction du poids de ses passagers. Le directeur de Samoa Air a défendu sa nouvelle politique en faisant valoir qu’un tel système était non seulement juste, mais s’avérait être une piste d’avenir pour d’autres compagnies aériennes. Ce genre de politique pourrait vraisemblablement s’ajouter aux stratégies des compagnies aériennes qui cherchent sans cesse à augmenter leurs profits.

Maintenant, les compagnies aériennes peuvent se tourner vers une autre solution, soit d’évaluer le prix d’un billet d’avion selon la taille du passager. En effet, une demande de brevet américain portant sur « un siège de passager reconfigurable » a été récemment publiée. L’idée derrière cette demande est que plusieurs passagers puissent partager un seul siège muni de ceintures de sécurité déplaçables pour accommoder les différents passagers. Avec un tel siège ajustable, en plus de pouvoir utiliser le même design de siège pour les différentes classes (classe affaires, classe économique, etc.), les compagnies aériennes peuvent aussi exiger des passagers un prix pour leur billet d’avion en fonction de la portion du siège utilisée.

En somme, une tarification basée sur le poids et la taille du passager concorde avec le système actuel de tarification dans le secteur du fret aérien. Une question se pose alors : est-ce que les passagers seront prêts à être traités de la même façon que leurs valises, au moment de payer le prix de leur billet d’avion?